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Widow, retired missionary, ordained minister, mother, grandmother and great grand mother. My Blog:https://ddeschampsblog.blogspot.ca/

Thursday, January 30, 2025

Échangez leurs déchets pour de la bonne nourriture

Dans les années 1990, parmi les bidonvilles que nous aidions, trois d’entre eux étaient situés près du plus grand dépotoir de la ville de Tijuana, au Mexique. Pendant quelques années, nous avons travaillé avec un merveilleux couple de pasteurs retraités qui possédait une maison et un poste d’alimentation à la sortie du dépotoir dans le bindonville de Salva Tierra. Chaque semaine on apportait de la nourriture pour nourrir les enfants. Ont avait aussi des études bibliques avec les enfants. Debout à l’arrière de la camionnette avec Roger et le pasteur âgé qui tenait nos feuilles de chant, nous chantions avec les enfants. Avec les yeux fermés et essayant de ne pas respirer les mauvaises odeurs provenant du dépotoir, ont tentait de s'imaginer que nous étions une belle chorale dans une grande église., 

Travailler avec ces enfants a été une expérience unique et bien précieuse. Beaucoup d'entre eux n'allait pas à l'école. Dans ce dépotoir, les enfants travaillaient avec leurs parents. Ils ramassaient et essaient de vendre toutes sortes d'objets qu'ils trouvaient en fouillant parmi les tas d'ordures. Ils faisaient cela tous les jours, du lever du jour jusqu'au coucher du soleil. Ces gens sont appelés Pepenadores, ce qui signifie:ramasseurs de déchets.” Ce sont des gens de la communauté qui gagnent leur vie en fouillant dans les ordures laissées par les camions de vidange de la ville de Tijuana. Presque tout ce qu’ils possèdent, portent ou même mangent viennent du dépotoir. Dans les ordures, les familles travaillent pour trouver ce dont elles ont besoin pour survivre. Certaines de ces familles avaient construit des cabanes et vivaient sur le site même du dépotoir. Comme ce quartier était considéré comme illégal, il n'y avait absolument aucun service municipal disponible dans cette zone. Il n'y avait ni égouts, ni eau courante. L'électricité était connectée illégalement à des poteaux électriques situés en dehors du dépotoir. 

En travaillant avec ces enfants, nous avons rapidement appris à avoir un estomac solide et à désactiver notre odorat. Ils venaient directement du dépotoir au poste d'alimentation. Même s'ils étaient sales et puants, leurs grands sourires gagnaient nos coeurs semaine après semaine. Ils faisaient partie des enfants les plus reconnaissants que nous avons aidés pendant notre séjour sur le champ missionnaire. Nous avions aussi un autre poste d'alimentation dans un autre bindonville un peu plus loin. Un jour, après avoir livré de la nourriture à cet endroit, nous avons remarqué une famille pauvre que l'on connaissait qui marchait sur le bord de la route. Les trois enfants venaient régulièrement à notre programme de d'alimentation et à nos études bibliques dans cette zone. Dès que les enfants ont vu notre camionnette rouge, ils ont commencé à faire signe de la main pour attirer notre attention. Roger a arrêté la camionnette et nous sommes sortis pour parler à la famille. La mère nous a dit qu’ils revenaient d’aller au dépotoir pour essayer de trouver de la nourriture. Les enfants avaient chacun une petite chaudière en métal dans laquelle ils avaient de la “nourriture” qu'ils avaient ramasser au dépotoir. Pour ne pas les offenser, nous avons jeté un rapide coup d’œil sur le contenu des petits seaux. Même si nous étions tous les deux sous le chocs, nous avons dû faire comme si tout était normal. Leurs petites chaudières étaient remplies de morceaux de tortillas sales et cassés, de morceaux de pain moisi, de légumes à moitié mangés et des insectes. C’était complètement dégoûtant. Notre première pensée a été de jeter ces seaux dans le ravin au bord de la route. Mais cela aurait offenser cette famille.

Roger était le diplomate de notre couple. Moi, au contraire, j’étais plus directe. Il me disait que parfois, ma diplomatie était accompagnée d’une brique. Au cours de  nos 44 années ensemble, s’il pensait que j’allais utiliser mon genre de diplomatie, il me disait simplement: “Denise, laisse-moi m’en occuper.” Cependant, ce jour-là, sur ce chemin de terre, à quelques pas du dépotoir, il n'était pas certain comment gérer cette situation. Par contre, il savait que nous avions de la nourriture dans la camionnette, y compris des biscuits. Donc, il a demandé aux enfants s’ils  voulaient des biscuits. Les enfants étaient bien contents. Il a ouvert les portes arrière de la camionnette. Il a pris la boîte de biscuits et m’a tendu un sac pour chaque enfant. Pendant que Roger sortait les biscuits, les enfants avaient déposé leurs petits seaux sales à l’arrière de la camionnette. Avec un timing parfait, le Saint-Esprit est descendu comme une douce brise dans l’esprit de Roger avec une bonne idée. Mon mari a demandé aux enfants s’ils pouvaient lui rendre un service. Je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait, mais il avait l’attention des enfants, alors je suis restée là sans dire un mot et j’ai attendu de voir ce qui allait se passer.

Les trois enfants étaient très enthousiastes à l’idée d’aider hermano Roger. Il a dit : “J’ai une proposition à vous faire à tous les trois. ” Il a ensuite placé une boîte en carton vide près des petits seaux sales des enfants et leur a demandé s’ils étaient prêts à échanger ce qu’ils avaient dans leurs seaux pour de la nourriture que nous avions dans la camionnette. Les enfants étaient enthousiastes et bien sûr leur réponse a été oui. Les enfants savaient que notre nourriture était bonne parce que nous leur donnions régulièrement des provisions.

Avec précaution et douceur, Roger a pris chaque petit seau et l’a vidé dans la boîte en carton. Ensuite, il s’est tourné vers moi et m’a demandé de l’aider. Nous avons rempli trois sacs de plastique avec du riz, des haricots, du pain, ainsi que des tortillas. J’ai ensuite remis les sacs de bonne et propre nourriture aux trois enfants. Le sourire sur leurs visages était toute la récompense dont nous avions besoin. Ils ont dit merci et nous avons chacun reçu un gros câlin.  Pendant ce temps, les petites chaudières sales étaient toujours à l'arrière de la camionnette. Ne pas les redonné aux enfants n'était pas une option. Comme Roger avait commencé ce “projet”, je n'allais pas intervenir. Il prit un autre sac en plastique et y mit les petites chaudières sales. Puis, il tendit le sac à la mère des enfants sans faire de commentaires. Il ferma ensuite les portes de la camionnette et après avoir reçu une autre série de câlins, nous sommes remontés dans la camionnette pour nous rendre à notre prochaine destination.

Lorsque des situations comme celle-ci se présentaient, et après y avoir fait face, nous n’avions souvent pas envie de parler. Les émotions pouvaient être accablantes. Le silence était comme un refuge où nous pouvions absorber ce qui venait de se passer. Donc, en silence nous avons pris la route pour se rendre à un autre de nos postes d'alimentation. Avant de décharger la nourriture, Roger a pris un sac de poubelle et a mis la boîte de carton contenant la nourriture du dépotoir à l’intérieur du sac. Puis, il l’a laissé sur le bord de la route près du poste d’alimentation afin que le camion de poubelle puisse le ramasser. L’ironie était que cette nourriture avariée venait du dépotoir et c’est là qu’elle retournait. 

Je suis tellement reconnaissante que le Seigneur nous ait permis d’être sur cette route, exactement au même moment où cette famille rentrait chez elle avec cette mauvaise nourriture. Ce n’était certainement pas une coïncidence, c’était plutôt un rendez-vous divin. 

Dans Matthieu 25, verset 35a, la Parole de Dieu dit :“ J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger…et le verset 40 dit: “ En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Comme chrétiens, nous devons toujours être attentifs à toute personne que nous rencontrons qui sort de son propre “dépotoir”. Une personne qui a besoin de notre aide. Lorsque nous tendons la main à l’une d’entre elles, c’est comme si Jésus lui-même leur tendait la main. Cette pensée devrait toujours nous motiver à être gentils, attentionnés et rempli de compassion.

Que Dieu vous bénisse,

Denise

(exemples de situations de “son propre dépotoir”: la drogue, la boisson, sans travail, sans famille, sans-abri, séparation où divorce ect ect)

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